Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Chers camarades,

Pour me situer, je suis responsable de l’Union confédérale des retraités CGT depuis 2 mandats, 6 ans, après avoir été responsable de l’Union départementale CGT de l’Essonne pendant 6 ans également. Je suis issue d’une petite entreprise du nettoyage, où j’étais employée au service du personnel.

Je suis également membre de la direction de la CGT et membre de la section des affaires sociales du CESE.

J’ai 61 ans et suis grand’mère de 5 petits-enfants, dont la petite dernière, Lila, est née la semaine dernière.

C’est avec esprit de responsabilité que je me porte candidate à la vice-présidence du CNRPA. C’est le seul organisme pouvant aborder la question des retraités dans leur diversité, sur un plan national. Il est le lieu de rencontre des organisations syndicales et des associations rassemblant des retraités de toutes conditions, ainsi que de professionnels et de politiques. Il est donc avant tout un lieu d’échange et de débat sur la situation des retraités en France. Son objectif doit être l’amélioration de la situation de l’ensemble des retraités, dans une conception solidaire de la société.

Les différentes organisations peuvent avoir des appréciations différentes, voire divergentes. C’est par le débat qu’on peut s’éclairer mutuellement sur ce qui peut nous opposer ou trouver des points qui nous rassemblent.

Les retraités subissant, dans leur ensemble, une dégradation de leur situation, nous pouvons arriver à des positions communes sur un certain nombre de sujets, comme nous l’avons fait par le passé, à plusieurs reprises et sur des sujets d’importance, comme la prise en charge de la perte d’autonomie, les foyers logements ou les ressources des retraités.

Tous les sujets peuvent être débattus, il ne peut pas y avoir de tabous. Cependant, il importe que nous concentrions nos prises de positions sur ce qui touche les retraités. La réforme des retraites, par exemple, va concerner essentiellement les actifs qui en sont les financeurs. Cela ne nous interdit nullement les positions sur notre volonté de préserver et développer notre système de retraite par répartition, qui semble-t-il, est partagée par l’ensemble des organisations du CNRPA. Mais, il ne peut, par exemple, appartenir à ceux qui y sont déjà, de définir les critères de départ en retraite. C’est à ceux que ça concerne directement d’en décider.

Le défi démographique va bouleverser la société : aucune société n’a vécu jusqu’à présent avec un nombre de retraités aussi important. Leur place et leur rôle dans la société est à inventer, en lien avec la population en activité : la qualité de la vie à la retraite dépend aussi de la qualité de vie en activité. Notre système de protection sociale va être, de fait, bouleversé. Il est du ressort du CNRPA de mettre en réflexion ces questions, afin que les retraités ne soient pas perçus comme une charge, mais comme une richesse ; Démontrer qu’ils sont un des moteurs de développement de la société : que ce soit économiquement, socialement ou familialement. A quoi servirait le progrès social, s’il ne servait qu’à travailler plus longtemps, voire à reléguer les personnes âgées ?

Le CNRPA doit travailler à la réponse aux besoins des retraités, bien insérés dans la société, sur les questions de l’habitat et de l’urbanisme, de la politique de la ville, des services publics et de proximité, des transports, de la santé, de la perte d’autonomie, de la culture... Ces besoins comportent des spécificités par rapport à l’ensemble de la société. Nous avons besoin d’inventer une nouvelle solidarité intergénérationnelle, dans les conditions d’aujourd’hui et de demain. Il faudra pour cela avoir les moyens de notre ambition.

Je pense que nous pourrions utilement auditionner des personnalités travaillant sur ces questions, voire engager un travail conjoint avec les acteurs traitant des personnes âgées, nous permettant de faire progresser non seulement la réflexion, mais également la mise en œuvre. Plus notre travail sera construit et utile, plus nous aurons de crédit auprès des pouvoirs publics.

Le travail des commissions est essentiel pour approfondir les sujets qui nous intéressent. Le travail engagé devra être poursuivi, d’autres thèmes devront être explorés, certains d’actualité, d’autres à plus long terme. Il sera utile de faire un bilan de la mise en place des commissions territoriales avec les CODERPA pour évaluer leur efficacité  et envisager la poursuite du travail de ces commissions avec eux. 

En ce qui concerne son fonctionnement pratique, les présidences de commissions, les délégations extérieures, les interventions auprès des différents ministères, devront être largement partagées par l’ensemble des organisations du 2ème collège, et même au-delà s’il y a des bonnes volontés. Sans doute serait-il utile de faire un bilan des délégations extérieures, définir celles qui sont utiles au CNRPA et celles où le CNRPA a une utilité. Définir également le champ d’intervention du CNRPA dans ces délégations extérieures.

Vous aurez compris que je souhaite un travail collectif au sein du CNRPA, des responsabilités partagées sur la base de mandats définis en comité plénier. Nous avons besoin d’innover, d’inventer la société qui, demain sera composée de 30% de retraités. Ceci sur la base des valeurs de solidarité intergénérationnelle qui, je pense, nous est commune. C’est un défi que je vous propose de relever ensemble.