À partir de la Première Période intermédiaire, des textes révèlent l'existence de la « Chambre des Sérou » (seh en serou) au sein du palais en tant qu'organisme consultatif. De part et d’autre, le désert se déploie à l’infini. Aujourd’hui l’école est obligatoire sans discrimination, et 80 % des enfants scolarisable vont à l’école. Pour le Nouvel Empire, des forteresses égyptiennes sont aussi attestées dans le Rétjénou (Syrie-Palestine). Ses prérogatives concernent aussi la gestion de la main-d'œuvre des grands travaux, la gestion du patrimoine royal, l'exercice de la justice au plus haut niveau (notamment en matière de propriété foncière, de cadastre, de concessions minières et d'ateliers), la perception des impôts et des tributs étrangers, la tenue des archives, la nomination des magistrats, des administrateurs provinciaux, etc[25]. Pour l'époque romaine (après -30), de nombreux tessons de poterie ont été découverts à l'intérieur de l'enceinte des temples de Karnak et de l'oasis du Fayoum. Il est cependant possible d'avancer une estimation de 178 petites villes et de 1 125 gros villages pour la période pharaonique[59]. Ces desservants sont investis de l'autorité (sekhem) déléguée par le bénéficiaire. Cette rotation n'affecte toutefois un personnel de prêtres secondaires, de scribes et de gardiens employés à titre permanent. Diodore de Sicile en nomme six dans sa Bibliothèque historique (Livre I, 94-95) mais les sources égyptiennes nous en font connaître d'autres encore. Aussi, à son tour et à deux reprises, l'Égypte devient une province d'empires orientaux plus puissants (XXVIIe et XXXIe dynasties). Tirant sa légitimité des dieux, le pharaon est l'État à lui seul et en assure les fonctions essentielles. Faute de mieux, le titre sacerdotal égyptien hery-tep, « Celui qui est devant », est traduit par notre mot de « magicien ». Moins qu'un titre, il s'agit d'un terme imprécis qui s'applique à un homme doté d'une quelconque autorité. Ce retrait entraîne en Nubie la formation progressive d'un pays puissant et unifié, le royaume de Napata. Dans l'état actuel de nos connaissances, il ne semble pas avoir existé de recueil de lois ou codification semblable aux pratiques mésopotamiennes tels les codes de Ur-Nammu et Hammurabi. Cette nouvelle province ne semble pas avoir été placée sous la responsabilité d'un unique fonctionnaire. Cependant le volume considérable des produits collectés impose la décentralisation des impôts ce qui revient à dire que la plus grande partie des revenus de l'État est disponible sur place, en province, dans un vaste réseau de dépôts et de domaines[109]. Du point de vue institutionnel, le per nesou désigne le centre à partir duquel le pharaon exerce sa charge de souverain du pays d'Égypte assisté par son appareil bureaucratique. Le terme inou est celui qui revient le plus fréquemment dans les textes. La majeure partie des forces de productions revient cependant à son temple funéraire avec un effectif de 62 626 personnes[91]. Les quartiers privés du souverain (per aâ, littéralement la « grande maison ») s'organisent en un palais à part entière mais situé à l'intérieur du per nesou. Durant l'Ancien Empire, les responsables d'arsenaux proviennent de l'administration civile et portent le titre de imy-er per âhaou « directeur de l'Arsenal » ou de imy-er perouy âhaou « directeur du Double-Arsenal ». C'est ce système, dans les temples divins, qui perdure jusqu'à la fin de la civilisation. L'archéologie démontre que les petites et moyennes habitations abritent des familles allant de cinq à onze personnes avec une moyenne de six personnes[64]. Cependant, cette colonie apporte des nouveautés importantes ! Là, des prêtres rédigent et recopient les textes théologiques et liturgiques. Il s'agit cependant d'un centre administratif (une sorte de chef-lieu de district) pourvu de biens divers comme des champs, du bétail et des travailleurs. Les textes de l'Ancien Empire les connaissent sous le terme de heqa niout « gouverneur de village » mais ils sont ultérieurement connus sous le terme de haty-â « maire »[62]. La civilisation de l'Égypte antique prend forme autour de −3150 [1] avec l'unification politique de la Haute-Égypte au sud et de la Basse-Égypte au nord sous le règne du premier roi et se développe sur plus de trois millénaires [2].Son histoire est parsemée d'une série de périodes stables politiquement, entrecoupées de plusieurs périodes intermédiaires, plus troublées. Cet aspect a été révélé par Jaroslav Černý par l'étude des nombreux ostraca sortis de terre. Il y a environ 2 600 000 étudiants, soit 40% de la tranche d'âge. Au Moyen Empire, concernant l'armée, la documentation provient surtout de Nubie que les pharaons tentent d'annexer. Dès Narmer, l'arpentage et la répartition des terres font partie des attributions pharaoniques. À la place, ils se font inhumer dans des hypogées creusés dans la vallée des Rois à Thèbes par les ouvriers de Deir el-Médineh. ». De la première cataracte, marquant la frontière sud de l'Égypte ancienne, à la méditerranée, la vallée du Nil s’étire sur 800 kilomètres. Les produits gérés par le Trésor sont de deux catégories : des produits manufacturés comme les vêtements, les étoffes, les sarcophages, les huiles et les parfums et les produits bruts comme l'encens[33]. Le bon fonctionnement de l'administration centrale repose sur certaines catégories de fonctionnaires, des proches du pharaon et du vizir, qui surveillent les bureaux royaux. L'action royale est déterminée par deux maximes maintes fois énoncées dans les discours royaux. Le réseau des Hout en connexion avec d'autres institutions, comme les temples, facilite ainsi le contrôle de pharaon sur son pays. Il s'ensuit une période d'expansion où la région côtière du Rétjénou (Syrie-Palestine) se voit dominée par les Égyptiens. La fonction de directeur du Double Grenier (imy-er shenouty) n'est cependant pas attestée avant le milieu de la Ve dynastie. Des travailleurs peuvent aussi être assignés pour cultiver les domaines des temples. La hiérarchie sociale peut ainsi être comprise comme une série de cercles concentriques gravitant autour du palais. En plus de ses fonctions dans le delta, le gouverneur Metjen est aussi âdj-mer semyt « administrateur territorial du désert », kherep nouou « chef des chasseurs » et kherep irtyou-âa « chef des troupes à la frontière libyenne ». Ce processus d'expansion territoriale s'exprime par l'édification d'une série d’impressionnantes forteresses jusqu'à la 2e cataracte par Sésostris Ier. Traduction de Dominique Valbelle[38]. Les chefs de garnison portent divers titres comme shemsou en heqa « ordonnance du gouverneur » ou tepy menenou « supérieur de la forteresse ». LES … Les domaines cultuels sont des ensembles fonciers affectés à un culte. Les pharaons du Moyen Empire renouent avec la tradition de l'archivage. Durant ces trois millénaires, le pays a connu une organisation et des administrations cohérentes. Localement, certains types de champs (kha-ta) sont cultivés par les paysans pour le compte de leur souverain. Les garnisons et les casernes sont naturellement implantées dans les lieux à risques : aux frontières du pays, en bordure du désert, près des débouchés des pistes caravanières venant des oasis libyques ou des sites miniers des déserts Arabique et Sinaïque. Leurs domaines comprennent des terrains cultivables, des prairies d'élevage, des zones de pêche et de chasse, des ateliers de productions artisanales avec, bien sûr, des droits fiscaux et des exemptions y affairant. Parmi les mauvais esprits les plus redoutés figurent les émissaires de la déesse-lionne Sekhmet envoyés sur les Égyptiens dans ses moments de colère. Sur le plan juridique, les pharaons détiennent leurs pouvoirs régaliens des dieux dont ils sont les successeurs. » (Lamentations d'Ipou-Our). D'autres institutions ont une fonction de conservation. Lors de cette même cérémonie sont aussi présentés les produits issus de la Nubie et du Pount[121]. D'une manière générale, le montant des impôts en nature est déterminé d'après plusieurs critères. Paradoxalement un sol considéré comme épuisé doit fournir un revenu fiscal supérieur à une terre ordinaire. Très impopulaire, le pharaon Téos est déposé après une intrigue de palais. Un semblable document n'a pas encore été découvert par l'archéologie mais la rédaction de journaux similaires dans d'autres secteurs de l'administration rend son existence des plus certaine[103]. Avec Djéser, le tombeau prend un volume monumental (pyramide à degrés) et s'insère dans un vaste complexe funéraire où son esprit immortel continu d'exercer les fonctions monarchiques. J.-C. à 284 après J.C : voici l'immense période que l'on a coutume de désigner et de résumer par le terme d'Egypte ancienne. Connaître le contexte politique de l'Égypte. Ici, les dieux ont été déçus du comportement des cités hérétiques avoisinnantes, et vous allez devoir prouv… Un prêtre peut ainsi endosser d'autres responsabilités : scribe, architecte, contrôleur des travaux, directeur, juge, vizir, etc. Guatemala | Les récits anciens, tels ceux des expéditions des nomarques Hirkhouf et Pépinakht, montrent que les chefs tribaux nubiens sont soucieux de leur indépendance et qu'il est parfois nécessaire de les contrer par des opérations militaires punitives[73]. Des allusions montrent que les Égyptiens cherchent volontiers des solutions dans les textes anciens conservés dans les scriptorium : « j'entrerai dans la salle des archives, je déroulerai les livres saints, et je me guiderai d'après eux » (Stèle de la famine à Sehel[129]. La ville et le temple doivent être considérés comme un ensemble unique, le temple étant le noyau central de la ville où il se trouve. Toutes ces activités nécessitent un grand nombre de personnels (paysans, artisans, fonctionnaires) ainsi que de vastes espaces de stockage. Le terme égyptien per « maison, maisonnée » apparaît selon la documentation disponible comme l'unité de base de la société pharaonique. Ce travail ne concerne toutefois que le seul Ancien Empire. Ce dernier est nommé par le pharaon et assure le contrôle de la Résidence sur le district et ses ressources. Pour 113 d'entre-elles, la présence d'un temple est avérée[54]. De la même manière que pour les Vikings et le Japon féodal, vous allez devoir récolter des biens et construire la colonie, en utilsant les ressources de colonies au fur et à mesure de votre avancée. Ce fait s'explique par leur inaccessibilité car recouverts par une grande épaisseur d'alluvions ou par les habitations contemporaines[55]. Lors d'une cérémonie annuelle, ces produits sont présentés à pharaon lors d'un défilé afin de mettre en avant son rôle de guerrier triomphant. Ce second fonctionnaire, placé sous les ordres du premier, chapeaute tout un département où des administrateurs sont directement rattachés à sa personne. Cette institution centrale est désignée par plusieurs termes officiels comme Hout ouret « Grand Domaine », Sekh Hor « Conseil d'Horus » et Ouskhet Hor « Salle d'Horus ». À contrario, si un fonctionnaire contrevient aux ordres, le pharaon peut lui confisquer ses champs et ses paysans. Les plus anciens renseignements sont donc, paradoxalement, des décrets d'exemptions fiscales, le plus ancien étant daté du règne de Chepseskaf (IVe dynastie). La gestion de ces domaines incombe à un conseil (djadjat) composé de fonctionnaires (serou) et de maires (heqa niout, haty-â) tenus de fournir la main-d'œuvre. Les derniers pharaons, aux moyens plus modestes, se font inhumer dans des sépultures aménagées à l'intérieur des enceintes sacrées : dans le temple d'Amon à Tanis ou dans le temple de Neith à Saïs[46]. Un autre terme est très souvent utilisé dans le contexte législatif : oudj nesou « décret » ou, plus littéralement, « ordre royal ». Au cours des différentes ères historiques, l'image du pharaon s'est trouvée modifiée selon les aventures heureuses (Ancien, Moyen et Nouvel Empire) ou malheureuses (les trois périodes intermédiaires) que traversait le pays. Les termes égyptiens de niout, demit, ouhyt, temi sont indifféremment traduit par « village », alors que dans l'esprit des Égyptiens antiques, ils recouvraient des réalités différentes. La médecine est donc une science livresque et les médecins-magiciens sont considérés comme de fins lettrés qui tirent leurs connaissances dans les vieux écrits. Les valeurs de solidarité étant essentielles, les moyens de productions comme les animaux, les champs ou les services sont exclus de la vente. Chaque site militaire dispose de son administration et un responsable tient un journal où sont enregistrés les mouvements de troupes tant égyptiennes qu'ennemies. Près de 57 % de ces sites sont actuellement formellement identifiés par l'archéologie. Durant cette période, des villes comme Gaza, Joppé, Tyr, Sidon, Byblos sont les vassales du pays nilotique[81]. Les mandataires peuvent transmettre leur charge et la rémunération y affairant à qui bon leur semble (à un fils par legs). Durant le Nouvel Empire, les Égyptiens captent une grande partie des richesses économiques du Rétjénou (Syrie-Palestine) en levant des tributs sur ses cités-états vassales. Ce livre révèle plusieurs aspects de la culture de l’Égypte antique. Tout ce qui doit sortir du domaine royal sortira après lui avoir fait un rapport, tout ce qui doit entrer dans le domaine royal entrera après lui avoir fait un rapport. Cependant, ces titres soulignent tous la proximité de leur détenteur avec la personne royale[n 2]. Au Nouvel Empire, selon Les Devoirs du vizir, ce Conseil surveille les activités économiques du pays (productions agricoles, troupeaux, recensements) en compagnie du vizir[31]. Daté de la XXe dynastie, le Papyrus Wilbour est un document fiscal considérable. Des titres différents sont employés en fonction du nord, proche de la capitale et le sud, plus éloigné. À la fin du XIXe siècle, Eugène Revillout porte notamment ses recherches sur les documents contractuels égyptiens. D'un point de vue sociologique, les Égyptiens vivent sur un territoire bien déterminé. L'Egypte antique est une monarchie absolue de droit divin, tous les pouvoirs sont détenus par un seul homme : le pharaon qui détient lui-même son pouvoir de Dieu. Ramsès II conduit lui-même les opérations lors de la bataille de Qadesh tout en confiant des corps d'armée à son vizir et à plusieurs échansons[135]. Vainqueur de ces rois, le pharaon Ahmôsis Ier fonde le Nouvel Empire[79]. Ceux qui le portent s’enorgueillissent d'avoir construit des pyramides, des temples, des palais, mais aussi d'avoir supervisé l'élaboration de statues ou de barques sacrées, d'avoir acheminé des blocs de pierre, d'avoir aménagé des jardins, des bassins[37]. C'est cet ensemble de personnes qui détermine la politique du pays et assure son administration. En matière fiscale, ce fait a été pris en compte pour établir une imposition juste et équitable. La fonction est connue dès la IIe dynastie et a initialement été conçue comme unique et confié à un membre de la famille royale, de préférence à un fils du pharaon. Il y a environ 2 600 000 étudiants, soit 40% de … Le palais royal, plus qu'un simple lieu résidentiel, est une vaste entité économique destinée à subvenir aux besoins matériels d'un groupe de privilégiés : le pharaon, sa famille et les proches courtisans. Les produits ne sont pas collectés directement mais sont tout d'abord centralisés province par province et certains scribes sont chargés de surveiller ces ressources locales au cours de tournées d'inspection[35]. Il s'agit d'une source de revenus destinée uniquement à pharaon. Certains titres définissent la nature de leur pouvoir (vizir, trésorier, directeur). Les oasis sont gouvernées par des envoyés du roi et les pistes surveillées militairement pour faciliter le commerce. Il peut aussi se faire représenter par un représentant spécial, tel le trésorier Ikhernofret aux célébrations d'Osiris à Abydos sous Sésostris III[124]. Cependant, sa mise en culture et les revenus d'usufruit étaient tenus par un nombre étonnamment large de personnes : prêtres, scribes, militaires, depuis le vizir au plus modeste cultivateur. À partir de là, la charrerie (te-net-hetri) devient le corps d'excellence de l'armée avec les fonctions de imy-er sesemou « directeur des chevaux », idenou en te-net-hetri « capitaine de la charrerie », kedjen « conducteur de char », etc[136].