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Des petits vélos plein la tête

La fonderie Roger est le seul fabricant français de figurines cyclistes. Chaque année, 15 000 petits vélos en zamak sortent des moules. Un peloton aux reflets gris argent, un brin désuet, mais qui continue de faire rêver des générations de passionnés de la petite reine.

Créée il y a 70 ans par Henri Roger, la fonderie du même nom est située à Égreville, aux confins de la Seine-et-Marne et du Loiret. Jean-Luc Roger, aux manettes de l’entreprise jusqu’en 2017 et petit-fils d’Henri, explique que « voulant s’agrandir, la fonderie devait quitter Paris sans vouloir s’éloigner de trop de la capitale. Nous sommes restés en Seine-et-Marne, parce qu’à l’époque, il y avait le téléphone automatique et que le Loiret voisin n’en était pas encore équipé ».

Si le cœur de métier de la petite entreprise d’une quinzaine de salariés reste la fabrication de pièces mécaniques aux usages aussi inattendus que variés, son métier de cœur a toujours été la fabrique de figurines en plomb. Le grand-père de Jean-Luc Roger était mouliste. Il faisait du jouet. Après la Première Guerre mondiale, jusque dans les années 30, la mode en France était aux soldats de plomb. Il en a fabriqué beaucoup. Les figurines cyclistes sont venues plus tard, dans les années 50. Alors, place aux petits cyclistes en plomb. La fonderie Roger en produit plusieurs milliers par an. Une production entièrement française qui fait le bonheur des collectionneurs et autres passionnés de vélo.

Le zamak remplace le plomb

À cause du saturnisme, il a fallu se passer du plomb. Le zamak (alliage de zinc, d’aluminium, de manganèse et de cuivre) est apparu. Très pratique et robuste, facile à travailler de par son bas point de fusion. Ainsi, grâce à la créativité des moulistes et au savoir-faire des opérateurs qui commandent les machines numériques, un modeste lingot de zamak, fondu, soufflé, solidifié et éjecté, va se transformer en quelques secondes, en une multitude de figurines aux réminiscences nostalgiques. La magie de la couleur opérera. Revêtu de ses traditionnelles tuniques multicolores, ce peloton pourra s’élancer sur les routes de notre enfance.

Même si elles n’intéressent plus guère les enfants comme ce fut le cas jadis, ces figurines restent très appréciées des collectionneurs, en France et à l’étranger. « Le label français s’exporte bien. Surtout qu’avec nos figurines, nous bénéficions de la symbolique du Tour de France. Il y a encore une dizaine d’années, 10% de notre production était exportée. Aujourd’hui, c’est près de la moitié », précise Jérôme Pétin, le directeur commercial. Ainsi, grâce à internet et à la création d’un site, quelques milliers de ces beaux petits vélos made in France, emmenés par le mythique maillot jaune, roulent du côté de l’Australie, de l’Islande, en Chine, aux USA ou encore en Amérique du Sud.

En Angleterre aussi. Jérôme Pétin se souvient encore de l’engouement pour ses figurines lors du grand départ du Tour de France, en 2014 à Leeds, la capitale économique du Yorkshire : « Les Anglais ont adoré. Là-bas, nos vélos sont devenus des objets tendance qu’il faut absolument collectionner ». Sans doute une différence avec les Français qui sont plutôt dans la nostalgie des grandes époques du cyclisme, des duels mythiques entre Coppi et Bartali, entre Anquetil et Poulidor... Des époques qui, le plus souvent, renvoient à ses souvenirs d’enfance.

Des vélos aux noms de code

Lorsqu’elles sortent des moules, toutes les figurines se ressemblent. Mais certaines productions comptent plus que d’autres pour Jérôme Pétin. « Celles qui, joliment décorées à leurs couleurs, sont destinées aux clubs, ou celles qui arborant les maillots nationaux d’équipes mythiques ou le célèbre triptyque jaune, vert et pois rouges, servent de décors à des films ou des émissions de télé. Nos figurines prennent vie autrement. »

Mais n’allez pas croire que ces petits vélos, tout gris à la naissance, ne sont que de vulgaires pièces métalliques. Chez Roger, on a du cœur. Ils portent un nom. De classement certes, mais ils portent un nom tout de même en fonction de leurs formes et du type de coureur. Ainsi, le R désigne le Rouleur, une seule position, la plus connue. Le P désigne à la fois le sPrinteur et le grimPeur. Le D est le Démontable. En effet, le vélo et le coureur peuvent se séparer. Un coureur le plus souvent en plastique avec quatre positions différentes. Enfin, il y a le M, comme Moderne. Le coup de cœur de Jean-Luc Roger : « Je suis très fier de l’avoir ajouté à la gamme avant mon départ de l’entreprise, en 2017. Avec son casque profilé et son côté futuriste, il a de l’allure. D’ailleurs, c’est un de ceux qui se vend le mieux ». Comme quoi, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

Michel Scheidt

 

Retrouvez toutes les miniatures cyclistes sur le site www.fonderieroger.fr

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