Elle a fait irruption dans le monde très masculin du roman noir avec un roman auquel son héroïne, une enquêtrice hors du commun, Boccanera, donnait son titre. On la retrouve aujourd’hui dans Après les chiens, fantasque et touchante, affichant une mauvaise foi réjouissante et une générosité qui l’entraîne dans une enquête ardue et périlleuse.

Pas de tueurs en série ni de flics géniaux, ici, mais un roman noir qui brasse social, politique et histoire et n’hésite pas à prendre parti.

La découverte fortuite du cadavre d’un jeune Érythréen sur un sentier dominant Nice, le contraste permanent entre richesse et misère, repli et ouverture, égoïsme et générosité, le cynisme des adeptes du grand Remplacement, le courage des nouveaux Résistants à la lèpre brune, Michèle Pédinielli sait, tout au long d’un récit sans temps mort, peindre avec vigueur et réalisme, loin de tout prêchi-prêcha moralisateur,la tragique odyssée des fugitifs, fuyant la barbarie nazie hier, l’horreur économique aujourd’hui.

Roger Martin

Après les chiens, Michèle Pédinielli, 2019, éditions de L’Aube, 17€90.

Vous pourrez rencontrer l’auteure de Boccanera et de Après les chiens :

• du 4 au 6 octobre au festival du Livre de Mouans-Sartoux
• le 10 octobre à Toulouse Polar du Sud à la librairie de la Renaissance (11h) et à la médiathèque de Longages (19h).
• du 26 au 27 octobre au Salon du polar et du Noir à Noves
• au Festival du Polar de Villeneuve-lez-Avignon, le 9 et 10 novembre
• à la 25e édition du Festival Sang d’encre à Vienne, le 16 et 17 novembre