Une petite ville du Nord, autrefois prospère, lorsque l’usine fournissait des milliers d’emplois, aujourd’hui sinistrée, laminée par la casse industrielle, hantée de laissés-pour-compte, entre bâtiments abandonnés, terrains vagues envahis d’épaves, dont la misère, l’endettement, la drogue ont précipité le déclin. On y survit entre petites combines et emprunts illégaux, espoir illusoire d’une reconversion individuelle et terreur d’usuriers aux méthodes expéditives.

En fond de tragédie, le passé, avec ses combats, ses drames, lorsque l’usine vibrait aux violents affrontements entre CGT et CFT, le « syndicat » jaune aux ordres d’un patronat féroce. Un roman noir saisissant, dont certaines invraisemblances ne suffisent pas à affaiblir la puissance et la générosité !

Les salauds devront payer, Émmanuel Grand, 2016, éditions Liana Levi, 15 €.