Le Magazine de l'UCR
je m'abonne
Espace diffuseur
Actions › Manifestations

LA DÉMOCRATIE, UN BIEN ESSENTIEL

Face aux choix autoritaires du pouvoir, l’inquiétude est vive. Syndicats, associations de défense des droits de l’homme, magistrats, avocats, artistes, journalistes… mais aussi de très nombreux citoyens s’inquiètent. Légitimement. Le pays de la liberté, si prompt à donner des leçons de démocratie au monde entier, est à son tour montré du doigt, par l’ONU notamment.

Face aux défis d’une épidémie hors de contrôle, la posture rassembleuse du chef de l’État ne fait plus illusion. Elle cache mal l’exercice toujours plus solitaire et autoritaire du pouvoir. S’appuyant sur des institutions à bout de souffle, le Président se veut seul maître à bord. Tel un général d’armée, il quadrille le terrain, guettant l’ennemi sans jamais regarder l’horizon. Son ordre injuste a créé un désordre inouï et engendré une gestion chaotique de la crise sanitaire. Les conséquences économiques, sociales et humaines de cette situation sont malheureusement prévisibles. L’onde de choc du séisme est à venir.

Le Gouvernement vient de déposer un projet de loi prolongeant l’État d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin 2021 et la fin du régime transitoire de sortie de l’état d’urgence sanitaire au 31 décembre 2021. À cette date, le pays aura ainsi vécu 18 mois avec un régime d’exception ! Empêchant par la loi, par la contrainte et par la force, toute velléité d’expression de la moindre revendication. Les confinements et les couvre-feux, dont l’efficacité peine à être démontrée, ont habillé le pays d’un gris manteau de plomb. Plus de son, plus d’image. Au nom de l’ordre établi, les policiers tabassent les exilés et tous les désespérés, drapés de jaune et de rouge, qui se battent pour leur dignité. Les grands médias, aux mains des amis présidentiels milliardaires, informent sur ordre. Ils sont devenus les messagers de l’idéologie dominante. Non seulement, le Gouvernement n’empêche pas le virus de se propager mais il veut, à tout prix, quoi qu’il en coûte et quoi qu’il arrive, empêcher la vérité de circuler.

Plus de son, plus d’image

Citoyen, ayez peur, surtout ayez peur ! Cultivez vos peurs, ça ne fera aucun mal au virus. Sauf qu’une société qui a peur peut conduire au pire ! Et nous glissons sur cette pente nauséabonde. Les mots de Françoise Giroud prennent une singulière signification : « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour, on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. » Depuis près d’un an*, le pouvoir s’exonère de tout débat et de tout vote dans nos institutions. Le Parlement, ravalé au rôle d’une chambre d’enregistrement, est mis sous cloche. Le Conseil des ministres est court-circuité par un Conseil de défense et de sécurité nationale composé et présidé par le chef de l’État qui est aussi le chef des armées ! Celui-ci s’enferme dans un exercice solitaire et vertical d’un pouvoir déshumanisé et déconnecté des réalités sociales.

L’État se donne tous les droits

Avec sa loi « Sécurité globale », dont l’intitulé lui-même glace les esprits les plus optimistes, le Gouvernement a franchi un cap vers de dangereux lendemains sécuritaires. Ainsi, les pouvoirs des polices municipales sont renforcés, tout comme ceux des officines de sécurité privées. L’usage des drones sera généralisé. Sans parler des graves atteintes au syndicalisme, particulièrement au syndicalisme étudiant. Le tout articulé autour d’une remise en cause de deux des principales libertés fondamentales : la liberté d’expression et la liberté de la presse. Avec la fin des images de manifestations, le Gouvernement entend laisser sa police réprimer sans contraintes.

Au nom de l’État de droit, l’État ne peut se donner tous les droits. Il est heureusement des lignes rouges qu’on ne franchit pas impunément. Comme celle de la liberté de la presse, par exemple, arrachée de haute lutte par la loi de 1881. L’histoire de la presse est consubstantielle à celle de la conquête des libertés démocratiques et des droits sociaux. Redisons-le comme une évidence : la liberté d’informer des journalistes, c’est LA condition du droit de savoir des citoyens. Si la fin de cette séquence législative n’est pas écrite, il nous faut rester vigilants pour que cette étreinte liberticide ne nous étrangle pas. Attention danger ! La démocratie est un bien essentiel.

Michel Scheidt

Préparer ma retraite
Vous vous interrogez sur la date exacte de votre départ à la retraite.Sur la date à partir de laquelle vous devez faire valoir vos droits à la retraite, les démarches à entreprendre, le montant de votre ou vos pensions...

Lire la suite


Mes droits en chiffres
Retraites, Pensions, Allocations, Minima, Sécurité sociale, CMU, APA, SMIC, RSA; Prix, Loyers...

Lire la suite

Ce qu'il faut savoir
CSG et CRDS des retraites en 2021 Nouveau !

Lire la suite

TEMOINS/ACTEURS
Madeleine Riffaud ou la résistance au cœur

La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis

Lire la suite