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Chiffrage des manifs : la grande manipulation

Le 14 juillet 1789, jour de la prise de la Bastille, Louis XVI avait écrit dans son journal un simple mot : « Rien. » On connaît la suite. Il y a quelques jours, Macron ne « sentait » pas la colère des Français. Louis XVI a fini sur l’échafaud, Macron ne devrait pas terminer ainsi, enfin je le crois, mais il ferait bien de régler son problème olfactif s’il veut garder la santé.

La mobilisation des cheminots et des fonctionnaires jeudi dernier a été massive. Les deux défilés qui se sont rejoints place de la Bastille et les manifestations dans tout le pays ont révélé un fort mécontentement mais pas seulement. Ils ont aussi exprimé une volonté grandissante de refus de l’arrogance gouvernementale et d’une politique d’injustice sociale.

"Calomniez, calomniez..."

Sous Macron, les retraités sont des nantis, les chômeurs des fraudeurs, les cheminots des privilégiés, les fonctionnaires des profiteurs. Les profits flambent, les dividendes explosent, les paradis fiscaux prospèrent. Sous Macron, on donne aux riches, on tape sur ceux qui finissent le mois difficilement avec pour résultat une baisse du pouvoir d’achat au premier trimestre de cette année, selon l’INSEE.

Moins d’un an après son élection par seulement 17 à 18% des électeurs, en baisse vertigineuse dans les sondages, Macron a sonné le rappel de tout ce que compte la France de requins de la finance, d’élus croupions, de patron de presse et même des anciens mao-trotsko de 1968 aujourd’hui souvent gâteux, raplapla et macro-compatibles. Des dîners secrets réunissent, chaque semaine à l’Elysée, ces gens pour tenter de colmater les fissures du bateau.

Connaissez-vous "Occurrence" ?

« Le Parisien » s’est distingué vendredi en publiant en première page une photo de la manifestation où on aperçoit peu de monde et en titrant « Ca ne prend pas ». Quant à l’opération chiffrage des manifestations montée par des médias, elle se solde par une manip qui fait écrire à Jack Dion de « Marianne », je le cite : « Le nombre de manifestants à Paris a été estimé à 65.000 par les syndicats, à 49.500 par la police et a 47.800 par les médias dits indépendants et objectifs. La police de la pensée a réussi à faire mieux que la police. »

Qui a été chargé de procéder au comptage des manifestants ? La société « Occurrence ». Bon et alors, me direz-vous.

Et bien je vous dis que cette entreprise travaille notamment pour AG2R La Mondiale, Airbus, Alstom, Areva, AXA, BNP Paribas, Carrefour, CCI Paris-Ile-de-France, la Commission
Européenne, Danone, GDF Suez, Gefco, Harmonie mutuelle, Macif, Mazars, Sanef, SFR, Vinci Concessions, … N’en jetez plus et dis moi qui te donne des sous, je dirai qui tu es.

Je vous dis aussi que le patron de cette entreprise, M. Assaël Adary a reconnu sur BFM, sans que les journalistes présents ne pipent mot, que seuls les manifestants « passant la ligne d’arrivée » ont été comptabilisés à Paris. Exit les gens sur les trottoirs, exit les gens qui comme moi et pour diverses raisons ont quitté les cortèges avant la fin.

A moins d’être un naïf patenté, croyez-vous qu’on puisse faire confiance à une structure qui facture de grosses sommes aux entreprises et institutions citées plus haut connues pour leur détestation des grèves, des grévistes et des syndicats ?

A moins d’être crédule, croyez-vous qu’on peut faire confiance à un chiffrage frauduleux, à une entreprise pas très nette et à des journalistes peu regardants ?

"Occurrence" ou connivence

Je vous dis qu’il plane sur cette opération comme un mauvais parfum de connivence entre médias et patronat.
A ce propos, je ne peux m’empêcher de parodier Leonardo Padura dans « Adios Hemingway » que je viens de lire, en remplaçant écrivains par journalistes. Je cite : « Il existe plusieurs sortes de journalistes: les bons journalistes et les mauvais journalistes, les journalistes qui écrivent et ceux qui prétendent écrire, les journalistes fils de pute et ceux qui sont des personnes décentes… »
Les grands patrons ont cru pouvoir trouver une nouvelle méthode pour atténuer l’ampleur du mouvement social. Voilà pourquoi je leur dédie la chanson « oh, mon patron » interprétée par les Fouteurs de joie. Ecoutons.

José Fort

 

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