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Jean-Jacques Vanier : « …œuvrer ensemble pour faire société. »

Comédien ou humoriste ? Et si Jean-Jacques Vanier - reconnu par les émissions radios et télés cultes « La classe » et « Rien à cirer » - n’était qu’un humaniste ordinaire ? …Utile par les temps qui courent ! Entretien.

Faut-il prendre les humoristes au sérieux, sont-ils légitimes pour percuter le discours « politique » ?

Jean-Jacques Vanier : Trop d’humoristes conjuguent un peu facilement sur les hommes politiques et leur discours. L’humour comme la politique sont des choses trop sérieuses pour faire dans la facilité… En d’autres termes, devant une parole des politiques qui, certes, souvent, ne vole pas très haut, « je ne tire pas sur une ambulance » ! Je préfère qu’un humoriste s’empare de sujets « sociétaux » plutôt que « politiques ». Djamel Debbouze le fait avec pertinence. J’ai joué aussi avec l’humour visant le politique dans mes chroniques radios. Je préfère viser l’Homme en général que l’homme politique.

Vous êtes un Gaston Lagaffe grave et paradoxal. Votre travail pour la commémoration du 75ème anniversaire des fusillés de Chateaubriant ne vous ressemble pas - à priori. Relève-t-il de l’exercice de style ou de la conjuration d’un retour toujours possible à cette barbarie ?

Jean-Jacques Vanier : Je ne connaissais pas cette histoire. Jamais je ne m’étais posé de questions lorsque je passais à Nantes dans cette Rue des 50 otages. Je me doutais bien que ça avait rapport à cette époque, à la Résistance… C’est le hasard des rencontres qui m’a conduit à me coltiner avec cet événement effarant. J’y suis rentré corps et âme et j’ai imaginé et écrit les dernières pensées de chacun de ces 27 hommes qui ont fait l’histoire malgré eux(1). J’ai tout lu sur eux : leur vie, leur engagement, leur don de soi, leur humanisme, leur gentillesse. Lors de l’enregistrement les comédiens qui m’entouraient (Yvan le Bolloch, Bruno Solo, Grand Corps Malade, Jean-Louis Moreau…) sont tous sortis en chialant, retournés par l’horreur faite à ces hommes. J’étais rassuré. Ces 27 hommes avaient revécu le temps de cet hommage.

Dans la rubrique du cahier « Sport » du journal Le Monde, vous écrivez : « ce qui rend heureux au travail, comme dans le sport, c’est de se sentir appartenir à … un groupe d’hommes et de femmes heureux d’œuvrer ensemble et qui ensemble font société. » Dites-nous en un peu plus à ce propos et d’un autre texte fort que vous avez commis(2) suite au colloque « Dialogue, Travail et Culture… » qui vient de se tenir à l’initiative conjointe de Régis Debray, Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly.

Jean-Jacques Vanier : Je suis sorti de ce colloque en me disant : « je crois que ce qui est le plus important pour l’Homme c’est de pouvoir s’exprimer. » Ça m’a conduit aux grottes de Lascaux et amené à une réflexion sur le sens profond à donner aux peintures rupestres. Des hommes nous ont laissé là, une preuve de leur existence. Témoins de leur temps, librement, il y a 17 000 ans, ils nous ont parlé de leur travail, de leur vie. Le Travail, c’est aussi un lieu, des rencontres, des choses à dire à quelqu’un, des échanges, des pleurs, des rires…Si on prive l’homme de son travail, on le prive dramatiquement de ce moyen de s’exprimer.

Votre texte devrait être proposé à tous les visiteurs de Lascaux 4 pour les aider à percevoir ce sens ?

Jean-Jacques Vanier : Plus mes textes existent plus, bien sûr, je suis content… Mais une fois qu’ils sont écrits, j’ai du mal à me battre pour leur diffusion plus large… Ma collaboration à cette réflexion sur la relation du Travail à la Culture - et donc des salariés à la vie culturelle dans et hors l’entreprise – va, j’espère, se poursuivre au lendemain de ce colloque. Nous aurons donc sûrement l’occasion de nous revoir bientôt… En ce moment, je travaille sur un prochain spectacle, ça laisse du temps pour penser à la vie culturelle.

Propos recueillis par Pierre Corneloup

(1) Les textes de cet hommage sont disponibles auprès de l’Amicale Chateaubriant-Voves - Rouillé
(2) À retrouver sur le site Mediapart : « Pourquoi les larmes de l’homme devant les peintures de Lascaux ».

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