La manifestation du 23 juin a eu lieu. Dans un périmètre réduit, certes, ce qui a mécontenté des militants, mais quand on rapporte cet événement aux efforts immenses du gouvernement et des médias pour qu’il en soit autrement, jusqu’à l’interdiction avortée, on ne peut qu’être fiers de cette dixième manifestation, elle construit des lendemains qui lutttent...
Obtenir la suspension de la procédure parlementaire pour remettre sur la table la discussion d’un code du travail du XXIe siècle demeure l’objectif et la détermination pour y parvenir a franchi tous les obstacles. Mais le chemin est tout aussi important : rassembler des millions d’hommes et femmes dans la conviction que cette loi doit être retirée, car elle est destructrice des droits des salariés est éminemment productif, pour aujourd’hui et pour demain.
L’argument selon lequel le mouvement contre le projet de loi renforcerait la droite qui a l’intention de l’aggraver est faux. C’est l’inverse qui est vrai. C’est le projet de loi de casse du droit du travail qui facilite les objectifs de la droite et du patronat, il suffit d’écouter Gattaz. Et c’est le mouvement d’opposition au projet de loi qui peut nous prémunir contre les projets d’aggravation que projette la droite si elle arrivait au pouvoir.
76 % de l’opinion réaffirme son opposition au projet. 61 % disent leur accord avec les mobilisations syndicales. Malgré la répression, les violences destinées à disqualifier le mouvement, une mobilisation de tous les instants des médias dominants pour agresser la CGT, combattre les arguments des opposants au projet de loi Travail. Ecouter Elkabach c'est édifiant et la critique que fait Acrimed de l'article du Monde sur l'émission.
Face à une telle adversité il fallait un mouvement de haute conscience. C’est ce qui se construit dans le pays. La sérénité du mouvement est devenue une force, symbolisée par les fleurs offertes pas des manifestants aux policiers.
Le dispositif que le gouvernement a tenté de mettre en place : la constitution d’un pôle « réformiste » majoritaire autour de la CFDT et l’isolement de la CGT, dans une période où, de surcroît celle-ci apparaissait en difficulté, est en échec. Sept syndicats et organisations de jeunesse, plus un qui confirme son opposition au projet, la CGC/CFE, ont consolidé le front commun au fil des actions.
Rien n’est gagné d’avance, rien non plus n’était acquis. Le résultat est d’autant plus appréciable. S’en féliciter ce n’est pas se laisser aller à un optimisme béat, c’est mesurer le chemin parcouru et le conforter, l’enrichir dans les entreprises et dans le pays. La CGT, avec ses partenaires, a su faire face à des campagnes de dénigrement systématique. Il nous faut désormais consolider l’unité réalisée et renforcer les syndicats CGT, pour faire plier le gouvernement et ouvrir de réelles perspectives de conquêtes sociales.
Pascal Santoni
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis