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Henri Krasucki, un résistant parisien

Mourad Laffite et Laurence Karsznia ont réalisé un film sur Henri Krasucki : "Une jeunesse parisienne en résistance". Un travail de mémoire indispensable à un moment où l’on détruit les acquis du Conseil national de la Résistance et où l'extrème droite impose ses idées en France.


Henri Krasucki est décédé le 24 janvier 2003. Huit ans plus tôt, le 24 janvier 1995, 50 ans après la libération des camps de concentration nazis, il s’est exprimé sur le plateau de France 2 en ces termes : « J’ai été arrêté en mars 1943 par les policiers de René Bousquet, puis livré à la Gestapo et envoyé à Auschwitz… J’étais résistant, communiste, juif d’origine polonaise, cela faisait beaucoup… On a du mal à trouver les mots pour décrire ce qu’étaient les camps mais c’est tellement difficile à concevoir… Imaginez ces civils déportés sans qu’ils s’attendent à quoi que ce soit, plongés dans cette géhenne. Qui, croyez-vous, était en situation de se défendre… ? Quand je suis sorti, j’avais 20 ans, envie de vivre, j’étais jeune mais avec l’expérience de ce que peut être l’être humain, le pire et le meilleur. J’ai été fortifié dans les convictions que j’avais déjà auparavant : la lutte pour la liberté, contre toutes les injustices… »

Du militantisme à la résistance

Henri, fils d’Issac et Léa, trouva naturellement le chemin du militantisme. Pour le comprendre, découvrons l’histoire de ses parents. Sa mère arriva à Paris avec lui, en 1928, alors qu’il était âgé de 4 ans. Elle y rejoignait son époux et ils s’installèrent au 107, rue des Couronnes dans le XXe arrondissement.
Tous deux ouvriers du textile, ils vont exercer leur métier, Issac comme salarié dans une entreprise et Léa à domicile tout en s’occupant de ses deux enfants, Henri et désormais Lili. Léa et Isaac, juifs polonais et militants communistes, vont naturellement rejoindre les organisations progressistes juives présentes à Paris.

Dès l’avant guerre, Léa était engagée dans le comité des femmes antifascistes et Isaac militait dans son syndicat affilié à la CGTU. Sous l’occupation, il devint l’un des organisateurs du sabotage dans les entreprises du textile travaillant pour l’armée allemande. Autant dire que lorsqu’Henri verra l’armée allemande défiler de la porte des Lilas pour rejoindre le centre de Paris, le choix de la Résistance lui sautera aux yeux.


Le 11 avril 1945, il fera son entrée dans l’histoire avec ses camarades du camp de Buchenwald, en organisant sa libération avant même l’arrivée des troupes américaines.

Devoir de mémoire

C’est à partir du témoignage de ses compagnons de lutte et de déportation : Paulette Sarcey, Robert Endewelt, André Schmer et Raymond Kojitsky (FTP-MOI), ainsi que d’autres résistants comme Julien Lauprêtre, Henri Malberg, ou de ses enfants, Françoise et Pierre, avec le concours de Guy Krivopissko, conservateur du musée de la Résistance de Champigny-sur-Marne (94), de Christian Langeois, biographe d’Henri Krasucki et Serge Garde, journaliste d’investigation à l’Humanité que ce film reconstitue, pour nous, la jeunesse d’Henri Krasucki.


Yvon Huet


DANS LES COULISSES DU FILM


Pour commander le DVD : contact@images-contemporaines.com
Consulter le site du film

Mourad Laffite et Laurence Karsznia ont travaillé pendant quatre ans à la réalisation du film. Leur motivation ? « Nous voulions réagir, avec notre arme, le cinéma documentaire, contre ceux qui veulent enterrer le programme du CNR. Nous avions déjà pris des contacts avec les témoins grâce au film précédent, les FTP-MOI dans la Résistance et les choses se sont faites grâce au réseau des militants.
« L’écriture à partir des archives a pris beaucoup de temps, sans compter que pour les témoignages, les liens que nous avons tissés ont multiplié les opportunités de rencontre. Un travail passionnant que nous avons concrétisé avec Francine Lemaître pour le montage et, pour le son et la musique, Boris Pelosof a su donner le ton du film.
« Nous avons été soutenus par des collectivités locales comme Paris ou Montreuil (93), par la fondation Gabriel Péri et le Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne. Ils nous ont permis de financer et promouvoir le film dans les meilleures conditions possibles même si nous comptons sur la vente du DVD pour nous rémunérer.
« Notre prochain projet : la Résistance dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. On continue le combat de la mémoire. »

Henri Krasucki raconte "la marche de la mort" d'Auschwitz
(France 2 - 1995)

 

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