Gaza, prison à ciel ouvert sous les bombes, tente de survivre à la terreur. Les Palestiniens expulsés de leurs maisons, de leurs terres. Les démocrates israéliens toujours debout pour demander l’arrêt des massacres et le respect des résolutions de l’ONU en faveur de deux États. Retour sur un désastre.
Au XIXe siècle apparaît la perspective d’installer les Juifs en Palestine. Les pogroms dont ils sont victimes en Russie et l’affaire Dreyfus en France renforcent cette volonté. Dès la moitié du xixe siècle, des Juifs émigrent en Palestine.
En 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Balfour, publie une lettre dans laquelle il se dit favorable à la création d’un « foyer national juif » en Palestine. Après la Première Guerre mondiale, l’empire ottoman est démantelé et la Palestine devient un protectorat britannique.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 6 millions de juifs sont exterminés. Au milieu des années 1940, environ les deux tiers des habitants de Palestine sont des arabes, un tiers est juif.
L’accession au pouvoir d’Hitler accélère l’immigration et précipite la radicalisation des parties en présence. C’est dans ce contexte qu’éclatent trois ans de révolte, de 1936 à 1939.
Le 15 mai 1936 marque le début de la grève générale qui dura 170 jours. Celle-ci n’avait qu’un seul mot d’ordre : l’arrêt de l’immigration juive. Le mouvement s’estompe quelque temps et reprend de plus belle en septembre 1937. On assiste alors à une révolte populaire armée de la part des Palestiniens qui mènent des actions à la fois contre les forces britanniques et les colonies juives.
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis comme l’Europe refusent d’accueillir les survivants des camps d’extermination nazis. Les Arabes, de leur côté, se déclarent prêts à accueillir des réfugiés pas des colons.
Les Nations unies créent une commission, l’UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine) qui a pour mission d’établir un rapport décidant le partage de la Palestine et la création d’un État juif. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies « recommande » le partage par 33 voix contre 13 et 10 abstentions. Quel qu’eût été le vote des Nations unies, l’État d’Israël aurait été créé. Il existait en fait dès la fin des années 1930. Pourtant, la décision de l’ONU était importante car elle donnait une légitimité au projet. Les Palestiniens, comme les États arabes (à l’exception de la Jordanie) ont refusé le partage car celui-ci leur apparaissait illégitime.
En 1948, le jour où le mandat britannique sur la Palestine expire, le président du Conseil national juif, David Ben Gourion, proclame l’indépendance de l’État d’Israël, sans en référer à ses voisins. Immédiatement éclate une guerre entre Israël et ses voisins arabes. La première d’une longue série.
Les Juifs comme les Palestiniens sont habités par une souffrance profonde, par une peur existentielle.
Pour les premiers, le génocide nazi fait partie intégrante de leur identité et ils redoutent sa répétition. Pour les Palestiniens, l’expulsion et le déracinement de 1948-1949 participent d’une épreuve traumatique dont ils continuent de subir les effets et dont ils craignent aussi la répétition. Ignorer cette peur, c’est se priver de comprendre l’une des dimensions majeures du conflit. Dans le même temps, reconnaître que les Palestiniens ont été expulsés, c’est accepter qu’ils ont droit, comme tout peuple victime, à des réparations morales et matérielles.
En 1950, Israël existe dans des frontières élargies, sa population a doublé entre 1948 et 1951. La Palestine, elle, a disparu de la carte géographique, mais aussi politique. En 1959, le Fatah est créé par Yasser Arafat, l’OLP en 1964. Dès janvier 1965, le Fatah s’engage dans des actions armées contre Israël.
La perte de terres, la précarité de l’emploi, l’impossibilité de construire une maison, les expulsions, un véritable vol de propriétés familiales font que les Palestiniens deviennent des étrangers dans leur propre patrie.
L’objectif de la droite israélienne et ses extrêmes a toujours été, et reste, la capitulation de la population palestinienne, sa renonciation à toute forme de résistance.
Il y a eu les accords dits de « paix » d’Oslo. Vite jetés à la poubelle. Il y a eu la célèbre rencontre de camp David Arafat/Rabin sous la houlette de Clinton. Vite oubliée après l’assassinat de Rabin par un extrémiste juif. Il y a eu tellement de rendez-vous manqués, il y a eu tellement de crimes contre les Palestiniens que la question ne peut être éludée : que reste-t-il à ce peuple pour résister à l’État israélien prédateur, à l’idéologie d’apartheid, responsable de tant de drames et de désespoirs ?
José Fort
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis