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BERTRAND TAVERNIER, IRREMPLAÇABLE TEMOIN DE NOTRE TEMPS

Son regard était chahuté derrière ses grosses lunettes qui ne l’ont jamais empêché de voir, faire voir et dénoncer les injustices, le racisme, le colonialisme…

S’il ne nous avait pas quittés, Bertrand Tavernier aurait peut-être entrepris la réalisation d’un film inspiré de la crise inédite qu’affronte la planète. Il en aurait peaufiné le scénario et la mise en scène, éclairant les comportements personnels tout autant que les responsabilités écrasantes du libéralisme. Il nous aurait prévenus que le meilleur comme le pire pouvait être devant nous.

Ce film aurait commencé par la musique d’un Marc Perrone (Un dimanche à la campagne), d’un Philipe Sarde (Le juge et l’assassin) ou d’un Henri Texier (Holy Lola) qui, dès les premières images, chacun dans sa gamme, nous aurait mis en alerte.

Cela aurait pu être une autre version de Coup de torchon qui aurait dénoncé les ravages du néo-colonialisme privant les pays pauvres de toute défense face à la pandémie, ou de La vie et rien d’autre fustigeant ces guerres qui tuent deux fois : sur le terrain d’abord, en engloutissant ce qui fait scandaleusement défaut à notre système de santé.

Cela aurait pu être aussi une version actualisée du documentaire De l’autre côté du périph, réalisé avec son fils Niels, comme un défi au pouvoir de l’époque et à sa loi Debré visant les étrangers.

J’ai parmi mes bons amis Gaston Ferry. À l’époque, il était un des responsables de la Féderation Mines Énergies de la Cgt. Il habitait la cité des Grands Pêchers à Montreuil (93). Il se souvient : « Les habitants regardaient avec méfiance d’abord, puis curiosité, ces deux hommes qui, caméra à l’épaule voulaient tout voir, tout entendre de la réalité de la vie de chacun, des solidarités qui s’y tissent, de cette harmonie naturelle entre des cultures des quatre coins du monde. Ils étaient venus pour 2 jours de tournage… ils sont restés 3 mois ! Lorsque leur documentaire a été diffusé à la télé, les habitants ont découvert que les deux cinéastes avaient mieux vu qu’eux-mêmes la réalité des situations, des solidarités à l’œuvre qu’ils pensaient pourtant connaître ! Si bien qu’au lendemain nous n’étions plus tout à fait les mêmes : les solidarités avaient encore grandi, elles avaient trouvé de nouvelles raisons de s’exprimer et de motifs à se développer. »

« J’ai rencontré là ce qu’Aragon appelle le meilleur de l’âme », avait dit Tavernier à l’issue du tournage… Gaston me précise que « l’homme ne s’en était pas tenu à ces belles et justes paroles, mais les avait traduites en de discrètes, mais concrètes, aides à certains dans un plus profond besoin. » No comment !

Pierre Corneloup

Crédit photo : Wikimedia commons-Georges Seguin

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